| CAMBODGE • Les bons comptes font les bons mariés | |||||||||
| La saison des mariages dure de début novembre à début juin. Elle occasionne de grandes dépenses dans les familles qui affirment ainsi leur rang dans la société, relate l'hebdomadaire Cambodge Soir. | |||||||||
Dara et Makara se sont, quant à eux, mariés l'an dernier. Membres de familles de fonctionnaires, ils ont invité plus de 300 personnes pour leurs noces. Tout le monde était ravi. "Ce qui est important, c'est ce que pensent les invités, pas les difficultés financières, explique Dara. Parfois l'apparence est plus importante que l'argent. Pour mon honneur ce jour-là, je n'ai pas compté les dépenses", souligne la jeune femme. Les tarifs de location des salles de réception varient selon deux critères importants. Premièrement, l'emplacement : une salle en centre-ville assez facile d'accès coûtera plus cher qu'un lieu un peu isolé ou à la campagne. Deuxièmement, la date : la plupart des mariages ayant lieu du début novembre jusqu'au mois de juin, les prix sont plus élevés à cette période. Le coût moyen d'un mariage, avec 400 invités au repas, varie entre 2727 et 6817 euros. Si un mariage coûte cher aux familles des mariés, l'addition peut aussi être salée pour les invités… Leur participation est souvent conditionnée au degré de proximité avec les époux. Sept euros pour les personnes qui sont seulement des connaissances et de 14 à 68 euros pour les plus proches, amis ou famille. Cette tirelire de mariage se révèle être un échange de bons procédés permettant de rembourser la coûteuse cérémonie. "Il m'arrive de me plaindre, car cela coûte cher, mais je ne rate aucune cérémonie. Je compte bien inviter un grand nombre de gens le jour du mariage de ma fille. La société nous force à fonctionner ainsi", confie Kim Sreng, une commerçante de 55 ans, invitée à trois mariages durant le même week-end. Le déroulement des festivités s'est sensiblement modifié au cours des dernières décennies. Autrefois, une cérémonie durait trois jours et trois nuits, mais aujourd'hui le mariage doit être réglé dans les vingt-quatre heures. La guerre civile qui a éclaté en 1970 et l'arrivée au pouvoir des Khmers rouges en 1975 seraient à l'origine de cette évolution, l'instabilité politique incitant les Cambodgiens à écourter les festivités. Selon Meich Ponn, spécialiste du mariage à l'Institut bouddhique, l'avènement de la société libérale et l'influence étrangère ont par la suite renforcé cette pratique. De nombreux rites ont ainsi été sacrifiés, comme les conseils de longévité [prodigués par le achar (représentant bouddhiste), les parents des mariés ainsi que par les invités aux nouveaux mariés]. Et pour certains tenants de la tradition bouddhiste, le raccourcissement de la cérémonie serait une cause de l'augmentation des divorces que l'on constate aujourd'hui. Repère Si, autrefois, les parents de la jeune fille prenaient en charge toutes les dépenses du mariage, aujourd'hui, les frais sont répartis entre les deux familles. Ainsi, avant d'accepter l'union, les parents de la jeune fille négocient avec ceux du garçon le "prix du lait" qui correspondait dans le passé aux "frais de nourrice". Autrefois payé en bêtes, maison, terrain ou argent, il est aujourd'hui toujours acquitté en espèces. Le prix est variable et l'honneur de la famille de la fiancée en dépend. Pour les familles pauvres, il peut aller de 255 à 510 euros, tandis que dans le milieu commerçant et éduqué le prix passe à 1 021 euros et de 2 044 à 4 770 euros pour les familles urbaines. Pour s'assurer d'un partage équitable des frais de cérémonie, les familles ont désormais tendance à consigner dans un carnet la totalité des frais engagés, du maquillage au coiffeur en passant par le bouquet, la bague et le photographe. | |||||||||
| Kang Kallyann |
jeudi 13 décembre 2007
Les bons comptes font les bons mariés
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