
e Cambodge, par la voix de son Premier ministre Hun Sen, a rejeté dimanche les sanctions économiques imposées contre la Birmanie qui, selon lui, frappent durement la population et non le petit cercle des militaires au pouvoir.
"Les sanctions économiques se sont pas une bonne chose et les dirigeants birmans n'en mourront pas", a déclaré Hun Sen lors d'un forum économique en marge du sommet annuel de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) qui se tient à partir de lundi à Singapour.
"Ces sanctions sont davantage un désastre pour la population civile, on ne devrait donc pas se livrer au petit jeu des sanctions", a-t-il ajouté en les qualifiant de "contre-productives".
La Birmanie, gouvernée par des juntes successives depuis 1962, est sous le coup de sanctions américaines depuis que l'ex-président Bill Clinton a interdit les investissements dans ce pays en mai 1997.
Elle est également sous le coup de rétorsions de l'Union Européenne. Ce train de sanctions internationales a été encore renforcé après l'écrasement fin septembre d'un mouvement populaire par les forces de sécurité birmanes.
Durant son sommet prévu jusqu'à mercredi, l'Asean, qui fête ses 40 ans d'existence, se retrouvera sous la loupe de la communauté internationale qui la met au défi de raisonner son "mouton noir".
Depuis son adhésion au bloc en 1997, la junte est une épine au flanc du groupe qui comprend également la Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Vietnam, Brunei, le Laos et le Cambodge.
Fidèle à sa politique de non-ingérence gravée dans ses statuts et au nom de la solidarité régionale, l'instance se refuse à sanctionner - et encore moins à suspendre - la Birmanie.
Le secrétaire général de l'Asean, Ong Keng Yong, a d'ailleurs réprouvé dimanche la résolution du sénat américain adoptée vendredi à l'unanimité et appelant l'Asean à suspendre son partenaire birman.
"Le reste du monde pense qu'il sait ce qui est bon pour nous", a-t-il déclaré à des journalistes.
La sénatrice démocrate de Californie, Barbara Boxer, à l'origine du texte, avait estimé l'heure venue pour l'Asean de "passer des paroles aux actes".
M. Ong a également défendu la politique de la main tendue pratiquée par l'instance asiatique à l'égard de la junte, qui selon lui, quitterait à coup sûr le bloc en cas de sanctions de ses pairs.
"Il n'y a vraiment pas d'alternative. Les généraux birmans s'accommodent bien de rester dans leur coin. Ils n'ont pas peur de l'isolationnisme... Ils sont capables de fermer les écoutilles et d'entrer en hibernation", a-t-il dit.
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