mardi 24 avril 2007

Phnom Penh : Adhoc et le CDHC protestent contre la démolition de deux maisons

Pour Adhoc et le Centre des droits de l’Homme du Cambodge, la destruction d'habitations du quartier de Tuol Kork par la municipalité afin de laisser place à un vaste projet d'urbanisme ne s'est pas faite dans des conditions satisfaisantes pour les occupants.
Deux organisations, Adhoc et le Centre des droits de l’Homme du Cambodge (CDHC), ont dénoncé la façon dont la municipalité de Phnom Penh a fait détruire deux maisons de Tuol Kork, dans l’arrondissement de Russey Kéo, apparemment sans promettre de dédommagements à leurs propriétaires. L’hôtel de ville a fait appel à une centaine d’ouvriers pour abattre ces bâtisses qui se trouvaient sur le tracé d’une nouvelle route, construite par la société coréenne World City, dans le cadre d’un immense projet de ville nouvelle dans la zone de Bœung Pong Peay. Ce projet, d’un investissement de près de 2 milliards de dollars, dont le schéma directeur a été adopté en décembre 2005, prévoit la construction d’appartements, de villas, d’écoles, d’hôtels, de tours, d’un centre sportif, de marchés, d’un hôpital et de centres commerciaux. Les travaux doivent s’achever en 2018. Adhoc et le CDHC accusent les autorités d’avoir “forcé les propriétaires, installés ici depuis 1980, à partir sans leur offrir de dédommagements ou trouver une solution par la voie légale”, et d’avoir violé la loi foncière de 2001.

Mey Sothmaline, propriétaire d’une des deux maisons, explique qu’elle a été punie parce qu’elle ne se montrait pas assez conciliante : “La mairie m’a d’abord appelée en me proposant 32 000 dollars. J’ai demandé 65 000, car ma maison fait 4 mètres sur 14,6. Ils nous ont finalement expulsé sans nous prévenir, et j’ai entendu dire que nous ne serons pas dédommagés”.

Le gouverneur de Russey Kéo estime lui que cette famille s’est montrée trop gourmande. Il rappelle que la municipalité a créé une commission chargée d’évaluer le prix des maisons menacées de destruction, et que la quasi-totalité des 30 familles aurait accepté, à l’exception d’une seule. “Cette famille réclame beaucoup d’argent, c’est illégal. Les autres sont heureux de laisser la place pour développer la ville, et il n’y a eu aucune violence...”, fait-il valoir.

Duong Sokha
CS 23-04-2007

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