jeudi 26 avril 2007

Les Etats-Unis encouragent Hok Lundy à lutter contre le trafic d’êtres humains

Le chef de la police nationale Hok Lundy a rencontré mardi des hauts responsables américains au Département d’Etat. Ces derniers l’ont néanmoins invité à “considérablement renforcer” les efforts de Phnom Penh pour lutter contre le trafic d’êtres humains.
Le commissaire général de la police nationale, Hok Lundy, a rencontré mardi au Département d’Etat à Washington Christopher Hill, secrétaire d’Etat adjoint pour l’Asie de l’Est et Pacifique, Anne Patterson, secrétaire d’Etat adjointe chargée de la lutte contre les narcotiques et pour l’application de la loi, et Jonathan Farrar, secrétaire d’Etat adjoint à la démocratie et aux droits de l’Homme. Ayant noté une amélioration de la coopération bilatérale entre les Etats-Unis et le Cambodge en matière de lutte contre le terrorisme et de trafic de drogue, les trois officiels ont toutefois appelé Hok Lundy et la police cambodgienne à “considérablement renforcer leurs efforts pour lutter contre le trafic d’êtres humains, qui demeure un problème sérieux au Cambodge”, a indiqué le porte-parole du Département d’Etat.

En février 2006, le Département d’Etat avait cité l’implication présumée de Hok Lundy dans des trafics d’êtres humains pour lui refuser un visa. Avant son départ pour Washington la semaine dernière, Human Rights Watch avait appelé le Département d’Etat à annuler l’octroi du visa au chef de la police, pour son “implication présumée dans des actes de violence politique et de crime organisé au Cambodge”.

Les trois fonctionnaires du Département d’Etat ont également exhorté le royaume à faire davantage d’efforts pour traduire en justice des fonctionnaires impliqués dans des trafics, et ont souhaité que Hok Lundy sensibilise la police au problème du trafic d’êtres humains. Khieu Kanharith, porte-parole du gouvernement, a affirmé hier que le Cambodge avait déjà réprimé de nombreux trafics de drogue et d’êtres humains, mais que “tout nettoyer” était impossible, rappelant qu’il subsistait même des trafics aux Etats-Unis. “Quant aux officiels et aux policiers, il peut y avoir certains cas où ils sont facilitateurs, mais ils ne sont pas directement impliqués dans des trafics, on ne peut donc pas les arrêter”, relève-t-il.

Selon le Département d’Etat américain, le gouvernement cambodgien devrait s’attaquer aux problèmes relatifs aux droits humains et à la corruption soulignés dans son rapport sur les droits de l’Homme de 2006. Les Etats-Unis, qui ont consacré depuis 2003 plus de 7 millions de dollars à la lutte contre le trafic d’êtres humains au Cambodge, ont d’autre part réitéré leur engagement à aider le gouvernement cambodgien à améliorer ses capacités à lutter contre les trafics.

Sarah Oliveira et Leang Delux
CS 26-04-2007

Aucun commentaire: