lundi 8 octobre 2007

Restauration chinoise à Angkor au Cambodge

Restauration chinoise à Angkor au Cambodge

Le gouvernement chinois restaure un vestige culturel dans un pays étranger. Après 10 ans de travail, le premier projet d'envergure du genre touche à sa fin. Il s'agit de la restauration du Temple Chau Say Tevoda, du prestigieux site d'Angkor au Cambodge. L'UNESCO et le Royaume du Cambodge ont apprécié la qualité de ces travaux de restauration...

Le site historique d'Angkor figure au patrimoine culturel mondial. C'est un vestige culturel d'importance majeure pour le pays khmer. Dans les années 90, à la demande de l'UNESCO, le gouvernement chinois a débloqué une enveloppe spéciale et a envoyé des experts pour prendre part à la restauration d'Angkor. C'est Chau Say Tevoda, l'un des temples les plus endommagés qui a été choisi.

Le Temple de Chau Say Tevoda, avec ses huit constructions indépendantes, a été construit durant la première moitié du XIIème siècle. C'est l'un des chefs d'oeuvre dit de l'époque mûre de l'art angkorien. A l'issu d'une année de recherches et de préparations préliminaires, les travaux de restauration ont été officiellement lancés en 1999. Sheng Yang, directeur du Centre des vestiges antiques de l'Institut de recherche du patrimoine culturel de Chine, fait partie de l'équipe d'experts chinois en mission au Cambodge. Il confie que la mise en oeuvre de ces travaux est la concrétisation des engagements internationaux de la Chine. C'est une action clé dans les échanges qu'elle entreprend avec le monde extérieur en matière de protection de vestiges culturels. On écoute Sheng Yang au micro de RCI : « Les travaux entrepris pour restaurer le Temple de Chau Say Tevoda, leur conception, les méthodes et techniques utilisées et leur déroulement de la Chine sont mis à l'épreuve à l'échelle mondiale. A Angkor, les chantiers de rénovation sont considérés comme une grande scène internationale. Tous les pays, relativement en avance en matière de protection du patrimoine, y ont leur terrain de démonstration. Ce projet permet d'offrir à la Chine de nouvelles opportunités d'échanges avec des pays très puissants dans le domaine de la restauration. Enfin, on apprend aussi beaucoup des expériences des autres. »

Sheng Yang explique que une dizaine de pays participent à Angkor aux travaux de conservation sous diverses formes - notamment la France, l'Inde, le Japon, l'Allemagne, et l'Italie... C'est une belle opportunité pour les conservateurs du monde entier de faire preuve de leurs talents. Dès le départ, l'équipe chinoise mène ces travaux comme un projet de recherche interdisciplinaire avec l'objectif de faire avancer le niveau scientifique et la qualité de la restauration.

Jiang Huaiying, expert en conservation du patrimoine culturel, est à la tête de l'équipe chinoise. Depuis dix ans, il passe la plupart de son temps sur le chantier de restauration. Gravement endommagé, le travail de restauration du temple Chau Say Tevoda, en pierre, a été particulièrement difficile. On écoute les explications de Jiang Huaiyin : « On a rencontré pas mal de difficultés au quotidien dans cet environnement différent, plus les problèmes d'ordre technique. En Chine, les anciennes constructions sont en général en bois, alors qu'au Cambodge elles sont en grosses pierres. Leur forme et leur structure architecturale sont tout à fait différentes des nôtres. Avant, je n'avais jamais travaillé sur ce type chantier. Au début, c'était stressant. Mais, après quelques années de travail et d'efforts, on comprend mieux la loi de leur architecture. Fondé sur les concepts traditionnels chinois de la restauration, on a mis au point un plan d'action qui a été ensuite approuvé par les Cambodgiens, et ils sont très contents du résultat. On leur rend un groupement de vestiges bien restauré qui était pourtant dans un état lamentable. »

L'équipe chinoise a adopté la méthode dite de « restauration avec les matériaux d'origine ». La majorité des 5000 grosses pièces qui étaient abandonnée autour des monuments écroulés a été remise en place. L'effet est grandiose.

Le travail des experts chinois a été approuvé par l'UNESCO. Jiang Huaiying et Liu Jiang, respectivement chef et adjoint de l'équipe ont été décorés par le Royaume du Cambodge. C'est la première fois qu'on accorde un tel honneur à des étrangers. Dong Baohua, vice ministre de l'Administration d'Etat chinoise en charge du patrimoine culturel, voit ce geste comme une récompense face aux efforts du gouvernement chinois dans sa politique d'assistance aux pays étrangers. Dong Baohua au micro de RCI : « Le projet de restauration a été lancé à la demande de l'UNESCO. Pour la première fois, on travaille sur un chantier dans un pays étranger dans le cadre d'une politique d'assistance. Les travaux ont duré une dizaine d'années, et récemment une équipe de cinq experts envoyée par l'Administration d'Etat du patrimoine a examiné la qualité des travaux du Temple de Chau Say Tevoda. Que ce soit du point de vue de l'UNESCO et de celui des Chinois, c'est une réussite. Les travaux sont approuvés à la fois par les experts chinois et étrangers. »

Ces dernières années, la Chine multiplie les échanges avec le monde extérieur en matière de protection des vestiges culturels. La Chine coopère avec l'UNESCO et de nombreux pays dans ce domaine, et les résultats sont positifs.

A l'issue des travaux de restauration du Temple de Chau Say Tevoda, la Chine envisage d'entreprendre la restauration du Temple de Ta Keo, un autre projet d'assistance au Cambodge. Le Ta Kea est l'une des constructions les plus majestueuses d'Angkor. La surface à restaurer est beaucoup plus grande cette fois.

Source: CRI

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