mardi 31 juillet 2007

Un ex-responsable khmer rouge entendu par un tribunal onusien

 
NOUVELOBS.COM | 31.07.2007 | 09:56

 Kaing Khek Iev, ex-directeur de la prison S-21, est le premier suspect à être entendu par le tribunal, monté par le Cambodge et l'ONU, pour juger les crimes commis pendant le régime khmer rouge de 1975 à 1979.

 

Touriste dans l'ex-prison khmère rouge S21, devenue un musée

Touriste dans l'ex-prison khmère rouge S21, devenue un musée (AP)

Un haut responsable khmer rouge a été conduit dans les locaux du tribunal chargé de juger le génocide cambodgien, mardi 31 juillet, pour y être interrogé par les juges enquêtant sur les crimes commis pendant le régime khmer rouge à la fin des années 1970, a annoncé un responsable.
Kaing Khek Iev, qui a dirigé l'ancienne prison khmère rouge S-21 à Pnomh Penh, devient ainsi le premier suspect entendu par les juges de ce tribunal sous égide onusienne, a déclaré Reach Sambath, porte-parole du tribunal.
La prison S-21, de sinistre mémoire, tenait davantage de l'abattoir que du centre pénitentiaire: les ennemis présumés des communistes ultras y étaient atrocement torturés avant d'être emmenés à l'extérieur de la ville et exécutés.
Le suspect, également connu sous le nom de Duch, a été conduit au tribunal à bord d'une voiture escortée par les forces de sécurité gouvernementales et est arrivé dans les locaux peu avant 6h10 locales (23h10 GMT), selon Reach Sambath.

Détenu depuis 1999

Auparavant, il a été extrait d'une prison militaire où il est détenu depuis 1999.
Âgé de 62 ans, Kaing Khek Iev est l'un des cinq anciens responsables khmers rouges que les procureurs du tribunal ont soumis aux juges pour des investigations approfondies, selon Reach Sambath.
Quelque 16.000 personnes sont passées par la prison S-21, aujourd'hui musée du génocide Tuol Sleng. Seulement une douzaine d'entre eux vivaient encore lors du renversement du régime khmer rouge par une intervention vietnamienne en 1979.
Depuis son arrestation le 10 mai 1999, Kaing Khek Iev est incarcéré et poursuivi pour crimes de guerre.
Les chefs d'inculpation exacts ne sont pas encore arrêtés. Le tribunal, monté conjointement par le Cambodge et les Nations unies, doit rendre la justice au nom des crimes commis pendant le régime khmer rouge, de 1975 à 1979.
Quelque 1,7 million de personnes sont mortes de faim, de maladie, d'épuisement ou par exécution à cause des politiques radicales des khmers rouges. AP

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