lundi 30 juillet 2007

Aider les Cambodgiens à développer leur Langue des signes

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Comment développer la Langue des signes khmère ? Comment la rendre accessible au plus grand nombre de Cambodgiens ? Ce sont quelques questions auxquelles tente de répondre Nicolas Anquetil, un Français qui est actuellement au Cambodge pour créer un dictionnaire numérique en Langue des signes. Une véritable avancée sociale et technologique

Donner de nouveaux outils de communication aux malentendants du Cambodge (crédit: LPJ Cambodge)

Au Cambodge souffrir d'un handicap comme la surdité est souvent vu comme les conséquences d'erreurs ou de mauvaises actions faites dans une vie passée. C'est ce qu'on appelle le "mauvais karma".
Il y a encore quelques années, aucune structure éducative, aucun outil pédagogique et aucun moyen de communication n'existaient pour les sourds du Cambodge. C'est en 1994 que l'ONG Krousar Thmey a créé la première école pour enfants sourds située à Chbar Ampov, dans la banlieue de Phnom Penh. Créer une langue des signes adaptée au vocabulaire et à la langue khmère fut la deuxième étape. Une étape difficile mais qui a fait ses preuves car aujourd'hui, même si elle est en perpétuelle évolution, la langue des signes khmère existe.
Désireux d'avoir une expérience dans le milieu humanitaire, Nicolas Anquetil, professeur d'Arts Appliqués à l'IJS (Institut des Jeunes Sourds) de Bourg La Reine, est arrivé au Cambodge le 7 juillet dernier avec une idée en tête : Créer un dictionnaire multimédia en Langue des signes khmère. Un outil "révolutionnaire" mais qui se veut accessible à tous.

Nicolas Anquetil et un des ses développeurs (crédit: LPJ Cambodge)

Passionné d'informatique et de création audiovisuelle, Nicolas et le Comité de Langue des Signes de Chbar Ampov travaillent d'arrache-pieds pour concrétiser ce projet qui avance à pas de géant.

Mais les contraintes sont nombreuses (accès Internet, manque de matériel, adaptabilité informatique...) et il faut savoir les surmonter. Il faut en effet créer un outil intéractif mais minimaliste et simple afin qu'un maximum de Cambodgiens puissent y avoir accès. Le but est aussi d'adapter cet outil aux conditions du pays, à la langue, à la sémantique et à la syntaxe khmère... même si le dictionnaire tant attendu sera disponible en trois langues : français, anglais et khmer. " Cela servira d'excellent outil de communication en Europe afin de montrer ce qui se fait au Cambodge en matière de Langue des signes", affirme Nicolas.
Actuellement, le dictionnaire contient 220 signes (ou mots) traduits en 3 langues. Ces 220 signes correspondent à la seule première lettre de l'alphabet Khmer. Un travaille de longue haleine attend donc ceux qui le complèteront. Car l'objectif final pour Nicolas comme pour l'ensemble de l'équipe est que les Cambodgiens s'approprient l'outil et le finalisent eux-mêmes.
Ce travail entre Français et Cambodgiens est une véritable transmission de savoir, un échange d'expériences qui permet de faire évoluer les moyens de communication pour tous les sourds du Cambodge.
Anne BROGGI. (www.lepetitjournal.com Cambodge) lundi 30 juillet 2007

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