vendredi 10 septembre 2010

Le dernier roi d'Angkor

Jean-Luc Coatalem, écrivain et journaliste à Géo, dont le voyage est, comme il se doit, sa passion, s'était illustré pour les amateurs de littérature indochinoise par un plaisant récit de voyage au Viêt-Nam, Suite indochinoise, publié en 1993, que l'on peut encore se procurer aux éditions Kailash. Il est, à mon sens, plus difficile de se faire une opinion tranchée sur ce nouveau roman qui ne porte pas sur un hypothétique « dernier roi d'Angkor », mais bien sur une figure disparue de l'enfance, un « frère » cambodgien qui obsède le narrateur français, qui poussera en fin de livre sa quête jusqu'au Cambodge et à Angkor pour le retrouver.
 

Certains critiques sur Internet reconnaissent à l'auteur « un style fluide, un humour absurde… Le changement de registre qu'il opère dans Le dernier roi d'Angkor déroute un peu mais le livre est tellement personnel qu'il en devient attachant, écrit dans une tonalité quasi modianesque, avec ses allers et retours de l'enfance à l'âge mûr et cette quête obsessionnelle du frère indochinois, en grande partie fantasmé. »
Malgré d'indéniables passages réussis et un style dont on peut saluer la qualité d'ensemble, cette quête d'un « frère » indochinois laisse néanmoins le lecteur un peu indifférent, déçoit par un manque général d'aspérité alors que l'auteur s'était illustré par un ton plus tranchant dans Suite indochinoise, et le récit tombe dans le cliché d'un périple asiatique qui serait plus « intérieur » qu'extérieur, tandis que la description du Cambodge « réel » s'avère franchement courte et insatisfaisante pour qui connaît le pays et notamment Angkor.
Nous attendrons une autre tentative. Un romancier français réussira bien à nous faire vibrer avec un récit d'envergure sur l'Asie du Sud-est. Et nous nous contenterons encore des récits d'auteurs plus anciens, mieux inspirés et meilleurs connaisseurs de nos contrées.

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