mardi 18 décembre 2007

Manifestation prévue à Phnom Penh pour soutenir les Cambodgiens migrants

CS 14-12-2007        

 

On estime à plus de 200 000, le nombre de Cambodgiens qui travaillent, chaque année, à l'étranger. Souvent dans des conditions très difficiles. Une marche de soutien est organisée dimanche 16 décembre à Phnom Penh à l'occasion de la Journée internationale des migrants.

 
Un cortège pour protester contre les violences et l'exploitation subies par les ouvriers émigrés cambodgiens sera organisé dimanche 16 décembre. La participation d'environ mille personnes est attendue. Le défilé se rendra de la pagode Langka aux Jardins Hun Sen. Vendredi 14 décembre, lors d'une conférence de presse, Ya Navudh, directeur de l'ONG CARAM au Cambodge (Coordination of Action Research on AIDs and Mobility), chargée de l'organisation de la manifestation, avec la coopération d'autres ONG, explique que des abus ont été récemment contastés à l'encontre de migrants cambodgiens. Le slogan « stoppez les violences contre les migrants cambodgiens », a d'ailleurs été retenu pour la journée internationale de cette année.

« Les violences physiques et mentales sont souvent le fait d'entrepreneurs de pays d'accueil. Elles ont été constatées en Thaïlande et en Malaisie. Là bas, la majorité des ouvriers n'ont pas la liberté de déplacement, ne peuvent contacter leur famille. Ils ont trop peu de temps pour se reposer, pas assez de nourriture, et parfois leur passeport est confisqué par l'employeur. Déjà au départ du Cambodge, beaucoup contractent des dettes avec les agents intermédiaires en raison de frais de dossiers, de transports indûment facturés. Ils ne connaissent même pas les termes exacts de leur contrat », détaille-t-il.

Les ouvriers khmers partent majoritairement travailler en Thaïlande, en Corée du sud, et en Malaisie. On estime à 200 000 le nombre de personnes travaillant en Thaïlande, de 8000 en Malaisie. « Mais tout de même on remarque une amélioration de leur condition. Le ministère du Travail est en train d'exécuter des contrats standards. Les ouvriers sont mieux informés de leurs futures conditions de travail. Le gouvernement a réduit le nombre des agents et compagnies d'intermédiaires qui exploitent les ouvriers, il en reste une dizaine aujourd'hui », ajoute Ya Navudh.

Chup Narath, directeur adjoint du département de l'emploi au ministère du Travail, précise pour sa part que ces problèmes concernent plutôt les migrants illégaux. « Si les entrepreneurs de ces pays ne les acceptaient pas, il n'y aurait pas tous ces dysfonctionements», estime-t-il.

Le directeur de Caram veut profiter de cette campagne pour lancer un appel au gouvernement cambodgien et aux pays receveurs, et surtout aux entrepreneurs concernés pour qu'ils contribuent à faire cesser les violences sur les migrants, obligés de quitter leur pays à cause d'un marché du travail encore trop peu développé.

 
Ung Chansophea

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