Le Dr Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d'Economie 2001, a évoqué le cas du Cambodge
26-10-2007
En visite pour trois jours dans le royaume, le Dr Joseph E. Stiglitz a diagnostiqué le cas de cette nation et a livré quelques lignes directrices de politique économique.
Le Dr Joseph E. Stiglitz s'est exprimé au cours d'une conférence de presse jeudi 25 octobre, tenue dans les locaux du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) de Phnom Penh, sur ce qu'il pensait du développement économique du royaume.
« Ces deux dernières années, le Cambodge a bénéficié de deux points de croissance supplémentaires, ce qui est remarquable. Mais il a encore beaucoup de problèmes, complexes, à résoudre, avant de pouvoir garder un tel rythme de croissance pour les années à venir ». Alors comment le Cambodge peut-il faire pour poursuivre sur cette voie ? L'économiste a conseillé au gouvernement de promouvoir les exportations. Il faudrait aussi encourager le secteur agricole, en le modernisant, d'autant que 80% des cambodgiens sont employés dans ce champ d'activité. Mais le manque de certificats, et de normes sanitaires, est encore un handicap pour ce pays.
Pour conserver une croissance durable, il faut favoriser l'élévation sociale d'une partie de la population, pour cela les revenus doivent être équitables. « Une réussite à long terme doit passer par la réduction des inégalités sociales. Le Cambodge est en train de progresser sur ce chemin actuellement », a souligné le Dr Joseph E. Stiglitz. Concernant les ressources du pétrole, qui sera mis en exploitation dans les années à venir, l'économiste a demandé au gouvernement du Cambodge de réfléchir, dès maintenant, au bon usage de ces revenus. "Le Cambodge est un pays pauvre, il lui faut investir avec ces revenus pétroliers, afin d'améliorer le nouveau de vie général de la population. Pour cela, il faut également avoir un bon système de crédit, doté d'une meilleure transparence", a-t-il ajouté.
Le Dr Joseph E. Stiglitz a fait remarquer que le montant du PNB (Produit National Brut) est une chose, mais qu'il pourrait être trompeur. Avoir un montant de PNB élevé, et penser que c'est un gage de réussite absolu peut être dans les faits une erreur. Cet économiste s'est aussi inquiété « du conflit éventuel du partage des revenus du pétrole entre la compagnie pétrolière exploitante et le gouvernement. Au moment où l'entreprise voudra augmenter ses revenus, le gouvernement voudra aussi en profiter ». Il a conclu sur ce sujet, « il ne faut pas se précipiter. Le pétrole est en sous-sol, il ne se perdra pas. Mais si on l'exploite mal, alors il sera perdu ».
Ros Dina
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