La Chambre basse a commencé à examiner vendredi le projet de loi de lutte contre le blanchiment d’argent et de lutte contre le terrorisme.
Ce projet est susceptible de répondre au problème du blanchiment que les activités de construction et la spéculation foncière pourraient actuellement favoriser. Ce projet comporte six chapitres parmi lesquels celui des peines allant d’un mois à un an de prison et de 100 000 riels à 5 millions de riels d’amende.
“Compte tenu qu’aujourd’hui le terrorisme international se propage et menace la sécurité des habitants, la stabilité sociale et le développement économique à l’échelle nationale, régionale et mondiale, si le Cambodge ne se dote pas de cette loi, la communauté internationale considérera que notre pays ne coopère pas. Cela porterait atteinte à notre image et à notre honneur”, explique Chea Chanto, gouverneur de la banque centrale.
Depuis le 15 juin 2004, le Cambodge adhère au groupe de l’Asie Pacifique sur le blanchiment d’argent afin d’assister la communauté internationale dans la lutte contre ce phénomène et contre le financement des actes de terrorisme. “Le but est de contrôler, prévenir et réprimer, au Cambodge, les opérations criminelles concernant ces deux points, insiste Chea Chanto. C’est également un mécanisme de coopération bilatérale et multilatérale.”
Pour Tioulong Somura, élue PSR de Phnom Penh, “il fallait qu’on élabore une loi pour limiter l’utilisation d’argent liquide [les grosses sommes en fait] et qu’on empêche l’utilisation de devises étrangères dans le pays.” Revenant sur la question de la gestion foncière, elle note que “le royaume n’a pas encore de cadastre centralisé, ni de vrai système de délivrance de titre de propriété. Les malfaiteurs se servent de la spéculation afin de blanchir de l’argent.” Déplorant l’absence de liste de référence nationale qui fournisse des données sur les achats et ventes de terrains et permette d’enquêter sur les changements de propriété, elle dénonce les transactions foncières comme des moyens de laver l’argent sale. “Les criminels gagnent des millions de dollars! s’insurge-t-elle. Leur méthode est simple : ils achètent des terrains, ce qui engendre l’augmentation de la valeur foncière au Cambodge.”
Du côté de la société civile, Hiev Veasna, directeur exécutif adjoint du Centre de développement social (CDS) s’intéresse quant à lui au phénomène des casinos. Il réclame une loi pour lutter contre la corruption et les transferts d’argent. “Les casinos du pays, dans les confins du territoire aussi bien que dans les hôtels des grandes villes sont susceptibles de blanchir de l’argent comme de spéculer. La discussion sur ce projet de loi est une obligation prioritaire fixée par l’entrée du Cambodge à l’OMC.”
Kong Sothanarith
CS 30/04/2007
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire