mercredi 25 février 2009

Les Khmers rouges face à la Justice internationale

  

Monde

Cambodge. Les Khmers rouges face à la Justice internationale

16 février 2009
Trente ans après la chute des Khmers rouges, un tribunal international jugera, à partir de demain, les tortionnaires de l'époque. Premier à comparaître: Kaing Guek Eav, alias «Douch».
Près de deux millions de personnes ont trouvé la mort pendant le régime de Pol Pot, entre 1975 et 1979. Photo AFP
Le régime ultra-communiste des Khmers rouges, qui a gouverné de 1975 à 1979, a fait régner la terreur au Cambodge, vidant les villes au profit des campagnes, exténuant la population par le travail forcé et éliminant systématiquement tous les «traîtres à la Révolution». Quelque deux millions de personnes ont trouvé la mort pendant cette période sombre de l'Histoire du XXesiècle. Demain débute le premier procès international des tortionnaires de cette époque. Dans le box des accusés: Kaing Guek E av, alias «Douch». Aujourd'hui âgé de 66 ans, «Douch» commandait à l'époque le camp S-21, connu également sous le nom de Tuol Sleng, un centre d'interrogatoires établi dans un ancien lycée de Phnom Penh où plus de 12.380 personnes -hommes, femmes et enfants- ont été torturées avant d'être tuées dans le cadre de vastes purges organisées par l'équipe au pouvoir de Pol Pot.

L'accusé demande pardon

L'accusé -un ancien professeur de mathématiques converti au christianisme dans les années 1990- sera jugé notamment pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Arrêté en 1999 par les autorités cambodgiennes, il a été transféré en 2007 vers un tribunal spécial, parrainé par les Nations unies à Phnom Penh. «Douch» risque au maximum la réclusion à perpétuité, la cour ayant exclu la peine de mort. Le suspect a déjà «assumé ses responsabilités» et demandé «pardon» à des victimes auxquels il a été confronté lors d'une reconstitution avant le procès. «J'ai fait des choses pas belles dans ma vie», a-t-il admis. «Le moment est venu de (rendre compte) de mes actes». L'audience de demain est une audience préliminaire destinée à fixer certaines procédures, les débats sur le fond n'étant pas prévus avant la deuxième moitié de mars, selon des responsables de20la cour.

Quatre autres responsables à la barre

Quatre autres responsables au profil plus politique du régime de Pol Pot, lui-même décédé en 1998, seront jugés à des dates ultérieures. Ils sont, eux, âgés de 76 à 83 ans et de nombreux Cambodgiens redoutent qu'ils ne meurent avant que justice ne soit rendue. Le tribunal s'est péniblement mis en place en 2006 après une décennie de tractations entre l'Onu et le gouvernement cambodgien de Hun Sen.
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